Écoute moi... écoute moi mon amour... je claqu’rai connement la tête coincée dans un strapontin...
Ce sera pendant l'été de 1515 sur l'aéroport de Marignane... je claqu’rai vraiment connement...
Mais je ressuscit’rai le troisième jour et ce troisième jour sera l'avant veille de l'attentat de Sarajevo...
Je passerai te chercher et tu m’ reconnaîtras facilement puisque je porterai mon éternel chapeau à cran d'arrêt et que j’aurai à la boutonnière une fleur de tournesol comme celle que tu aimes tant !...
Toi ! Tu te jett’ras dans mes bras et alors je te dirai :
- Souviens toi ! Souviens toi mon amour... j'étais beau comme un passage à niveau et toi tu étais douce…
Douce comme les roubignolles d'un nouveau né... souviens toi...
On avait des scolopendres qui dansaient dans nos veines et
Un alligator au fond d’la cuisine sur la droite en entrant... mais si !...
Quand on entrait par la bouche d'incendie /
Dans ta bouche, il y avait des sirènes qui chuchotaient des mots...
Des mots qu'on avait oublié d'inventer... des mots qu'on avait oublié d'inventer
À cause de notre enfance malheureuse... À cause de notre enfance malheureuse parc’ qu'on avait mal aux dents...
On avait mal aux dents parce que toujours on nous obligeait à manger des sucres d'orge et qu'on n'aimait pas ça !
Puis après... après quand on se sera bien souvenu... quand fatigués de s'être souv’nu...
Nos souvenirs ne seront plus que des loques... alors... je te prendrai par la taille et
Nous irons nous promener à l'ombre des tilleuls-menthe... tu me souriras...
Je te rendrai ton sourire et dès lors... dès lors nous n’ saurons plus vraiment si ce que nous ressentons
L'un pour l'autre c'est de l'amour... de l'art... ou du cochon !
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