Je marchais le long de la Garonne
Respirant les senteurs de l'automne
Quand soudain mon cœur s'est arrêté
Ce grand bleu c'est moi qui l'ai planté
Ce superbe cèdre du Liban
Ses ramures auraient bientôt cent ans
Il a vu des lunes et des soleils
Des bobos des chagrins des merveilles
Quand j'ai vu cet arbre si beau
Qui lançait des poignées d'oiseaux
Ont surgi mes souvenirs éclatés en morceaux
Quand j'allais brûler mes vaisseaux
Et les doubles-croches de leurs ailes
Prestement tracées dans le ciel
Ecrivaient dans l'azur
De leur frêle voilure
De ma vie la trame essentielle
J'ai revu au pays des Ibis
Mes fragiles amours de Jadis
Les beaux cheveux châtains
Dévalant sur les reins
De Marie plus nue que ma main
Et son corps de fée s'éclairait sous mes doigts
Et pendant qu'elle mordait le vent
J'obtins tout au bout de son sourire moqueur
Qu'elle me donne l'adresse de son cœur
Et cette fille aux longs cheveux noirs
Hanches pleines et sourire d'ivoire
Elle cultivait ses seins à l'ombre d'un mari
Qu'elle aimait quand il était loin
A travers les pins du Ventoux
Sur nos corps passait le vent fou
De son short en percale
J'ai forcé l'terminal
Et l'bouton s'était fait la malle
Que sont ma princesse devenus
Les fleurs sombres de tes seins menus
Tes fantasmes d'azur
L'envol de tes fémurs
Au jardin des mille fêlures
Les cents mille éclats du sourire d'Isabelle
Les larmes noyant ses prunelles
Lui faire des baisers des baisers des baisers
La prendre encore toute habillée
Quand j'ai vu cet arbre si beau
Qui lançait des poignées d'oiseaux
C'étaient tous mes souvenirs
Qui grimpaient à l'assaut
De mon cœur jouant au cerceau
Quand j'ai vu cet arbre si beau
Qui chantait Verlaine et Rimbaud
C'était la symphonie
De vie de liberté
Qui rime avec éternité
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