Dans le vieux pays, tout le monde pensait que lorsque lâon trouvait aprĂšs la pluie tombĂ©e de longues flaques serpentines barrant les champs de blĂ©, câĂ©tait preuve que la vouivre venait juste de passer.
Dans le vieux contĂ©, tout le monde croyait que lorsque les nuages en lambeaux dĂ©chiquetĂ©s ressemblaient aux haillons des claques-pain dĂ©braillĂ©s, câĂ©tait preuve que la vouivre venait juste de passer.
Dans le vieux hameau, tout le monde savait que lorsque la marĂ©e assaillait les rochers en flots tourbillonnants noyant les bateliers, câĂ©tait preuve que la vouivre venait juste de passer.
Dans le vieux ravin, tout le monde savait que lorsquâun cri lointain dans les monts rĂ©sonnait et que pris de panique les rapaces sâenvolaient, câĂ©tait preuve que la vouivre venait juste de passer.
Dans la vieille contrĂ©e, tout le monde croyait que lorsquâau bord de lâeau une Ă©meraude scintillait prĂšs dâune robe de femme de couleuvres brodĂ©e, câĂ©tait preuve que la vouivre venait juste de passer.
Dans la vieille forĂȘt, tout le monde pensait que lorsquâon distinguait des ombres dans les bosquets filer sans un craquement plus rapide que le vent, câĂ©tait preuve que la vouivre venait juste de passer.
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