Mange tes morts
C'Ă©tait un gamin, un gosse de Paris,
Pour famille il n'avait qu' sa mĂšre
Une pauvre fille aux grands yeux rougis,
Par les chagrins et la misĂšre
Elle aimait les fleurs, les roses surtout,
Et le cher bambin tous les dimanches
Lui apportait de belles roses blanches,
Au lieu de s'acheter des joujoux
La cĂąlinant bien tendrement,
Il disait en les lui donnant
"C'est aujourd'hui dimanche, tiens ma jolie maman
Voici des roses blanches, toi qui les aimais tant
Va quand je serai grand, j'achĂštârai au marchand
Toutes ses roses blanches, pour toi jolie maman"
Au printemps dernier, le destin brutal,
Vint frapper la blonde ouvriĂšre
Elle tomba malade et pour l'hĂŽpital,
Le gamin vit partir sa mĂšre
Un matin d'avril parmi les promâneurs
N'ayant plus un sou dans sa poche
Sur un marché tout tremblant le pauvre mioche,
Furtivâment vola quelques fleurs
La marchande l'ayant surpris,
En baissant la tĂȘte, il lui dit
"C'est aujourd'hui dimanche et j'allais voir maman
J'ai pris ces roses blanches elle les aime tant
Sur son petit lit blanc, lĂ -bas elle m'attend
J'ai pris ces roses blanches, pour ma jolie maman"
La marchande Ă©mue, doucement lui dit,
"Emporte-les je te les donne"
Elle l'embrassa et l'enfant partit,
Tout rayonnant qu'on le pardonne
Puis Ă l'hĂŽpital il vint en courant,
Pour offrir les fleurs Ă sa mĂšre
Mais en le voyant, une infirmiĂšre,
Tout bas lui dit "Tu n'as plus de maman"
Et le gamin s'agenouillant dit,
Devant le petit lit blanc
"C'est aujourd'hui dimanche, tiens ma jolie maman
Voici des roses blanches, toi qui les aimais tant
Et quand tu t'en iras, au grand jardin lĂ -bas
Toutes ces roses blanches, tu les emporteras"
E morta la mamma
Titre de 1926, dont les paroles sont de Charles-Louis Pothier et la musique de Léon Raiter. Il sera interprété par beaucoup d'artistes
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