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Paroles de la chanson «Le Convoyeur» par Gauvain Sers

J'aurais pu continuer à bosser pour que dalle
Toutes ces heures à suer, sous mon gilet pare-balles
Transporter des billets, sans en voir la couleur
Ça vous donne des idées, d'arroser l'arroseur

Convoyeur de métier, au volant d'un fourgon
Un vrai fourgon blindé et blindé de bifton
Personne n'est mieux placé que le cheval de Troie
Personne pouvait s'douter, ils s'en remettent toujours pas

J'aurais pu le dimanche sauter en parachute
Ou monter sur les planches ou planter quelques buts
Mais mon fantasme ultime, un cerveau et une planque
Sans violence, sans victimes, dévaliser une banque

Ça m'a bien pris onze mois pour préparer mon coup
Les télés parlent de moi et me traitent de voyou
J'ai juste un peu tiré sur le cordon d'la bourse
J'ai juste été cherché le pognon à la source

Tout s'est passé si vite, sans lézard, sans accro
Le butin et la fuite, en cinq minutes chrono
Maintenant qu'il y a ma tête, placardée au 20H
J'suis devenu la vedette des exclus, des rêveurs
Je vois sur les réseaux, les messages de soutien
Y a ceux qui veulent ma peau et ceux qui m'veulent du bien
Quand j'imagine la gueule de mon chef, je souris
J'me sens un peu moins seul dans ma cachette pourrie

Mes vieux je les ai vus baigner dans la galère
Comme eux, j'aurais pas pu trimer pour une misère
Je rêvais d'la grande vie, d'une tonne d'adrénaline
La classe de Spaggiari et l'audace de Mesrine
Treizième mois de cavale, les flics sont à mes trousses
J'ai le cœur qui s'emballe, au milieu d'la cambrousse
Le pactole est niché sous un arbre symbolique
Ils me feront rien cracher, je connais la musique
Je sors, les mains en l'air, ils me pincent près du fleuve
Et maintenant, c'est clair, commence la vraie épreuve
Des menottes au poignet et direction Fleury
Sans haine et sans regret, j'en connaissais le prix

Je lève mon doigt d'honneur à celui qui m'a livré
Je cède mes droits d'auteur pour le casse de l'année
Contre une petite balade, tout seul avec mon fils
Si un jour je m'évade, c'est qu'j'ai peur qu'il grandisse
À propos du fiston, dites-lui au passage
Qu'il me manque ce p'tit con, mais qu'il reste bien sage
Je n'déclare pas forfait et près du chêne centenaire
J'ai laissé un paquet pour son anniversaire

J'aurais pu continuer à bosser pour que dalle
Toutes ces heures à suer, sous mon gilet pare-balles
Aujourd'hui je croupis dans un huit mètres carré
Mais j'ai enfin compris le prix d'la liberté

 
Publié par 24995 3 3 5 le 14 avril 2022 à 17h20.
Ta place dans ce monde
Chanteurs : Gauvain Sers

Voir la vidéo de «Le Convoyeur»

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