Jeune, gente, plaisante et débonnaire,
Par un prier, qui vaut commandement,
Chargé m'avez d'une balade faire.
Si l'ai faite de cœur joyeusement;
Or la veuillez recevoir doucement.
Vous y verrez, s'il vous plait à la lire,
Le mal que j'ai, combien que vraiment
J'aimasse mieux de bouche le vous dire.
Votre douceur m'a su si bien attraire
Que tout vôtre je suis entièrement,
Très désirant de vous servir et plaire.
Mais je souffre maint douloureux tourment,
Quant à mon gré je ne vous vois souvent,
Et me déplait quant me faut vous écrire
Car si faire ce pouvait autrement,
J'aimasse mieux de bouche le vous dire.
C'est par Danger, mon cruel adversaire,
Qui m'a tenu en ses mains longuement;
En tous mes faits je le trouve contraire,
Et plus se rit quant plus me voit dolent.
Si vouloir raconter pleinement
En cet écrit mon ennuyeux martyr,
Trop long serait ; pour ce certainement
J'aimasse mieux de bouche le vous dire.
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