Faudrait pouvoir jeter
Tous les mannequins d'osier
Du haut d'un grand pont
Ces fantômes oubliés
Ces ombres du passé
Qui nous espionnent.
Faudrait pouvoir brûler
Les visages adorés
De notre enfance
Marcher d'un pas léger
Vers le soleil qui vient
En insouciance
Et les regarder passer
Sur la rivière gelée...
Faudrait pouvoir jeter
Tous les mannequins d'osier
Du haut d'un grand pont
Comme les poupées cassées
Les pierrots abîmés
De la mémoire.
Faudrait pouvoir rayer
Les prénoms murmurés
Dans sa jeunesse
Et savoir oublier
Les yeux et les baisers de la tendresse
Et les regarder passer
Sur la rivière gelée...
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