Un matin du milieu de lâAout,
LâannĂ©e oĂč lâĂ©tĂ©, de grande chaleur
Priva les plantes de la moindre goutte,
CâĂ©tait, je crois, la Saint Sauveur.
On nous rassembla et on nous fit savoir,
que la troupe partirait avant le soir.
Dans un vacarme de chiens, dâarmes et de voix,
on sâapprĂȘtait, mais les chefs se tinrent cois.
La route fut longue, dâautant que nous ne savions
oĂč le seigneur voulait nous mener, et nous croyions
quâun vassal lui opposait quelque rĂ©sistance,
et quâil sâagissait de lui montrer insistance.
On marcha en silence, curieux de ce mystĂšre :
nous Ă©tions dans une terre tranquille et sans alarme.
AprĂšs trois jours, nous posĂąmes pied Ă terre.
Les arbalĂ©triers reçurent lâordre de charger leurs armes.
Les secrets de la Terre Ă©taient lĂ â Bien cachĂ©s dans une hutte en bois
Une femme accroupie dans le noir â En possession dâun ancien savoir
Formulant Ă voix basses quelques mots â Qui paraissaient Ă lâoreille comme lâeau
Obscur et trouble en Ă©tait le sens â Qui ruisselait dans le noir silence
StupĂ©faits, nous en Ă©tions saisis â La saletĂ© du lieu et dâelle-mĂȘme
Une pitiĂ© troublante nous pris â Les plus jeunes dont moi-mĂȘme Ă©tions blĂȘmes
Nous ne sûmes pas si le Seigneur comptait sur son service, ou avait à lui
reprocher, pensant la faire passer devant justice car de stupeur et par
mĂ©garde, comme nous pris dâeffroi, un jeune arbalĂ©trier, en observant la
vieille en hardes, de peur, serra sur son arc un levier.
La surprise ne dura pas longtemps : le trait toujours au cĆur, nous
lâenterrĂąmes, puis remplis dâinterrogations nous rentrĂąmes au castel,
sans pouvoir dire qui fut cette femme.
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