Sais-tu la tendresse, mon âme, mon âme
Qu'un bourgeon de jais ou d'orchidée réclame ?
Ce qu'il faut de rêve pour suspendre un jardin
Ce qu'il faut de trêve pour que tiennent nos mains
Sais-tu le voyage, mon ange, mon ange
Pour qu'un paysage et ton cœur se mélangent ?
Ce qu'il faut de feu pour un morceau de bois
Ce qu'il faut de jeu pour un rire aux éclats
Ce sont les jolies choses
Qu'on s'offre ou qu'on se dit
C'est la fleur qu'on arrose
Qui demain s'épanouit
Ce sont les jours grandioses
Nos regards qui s'embuent
Le baiser qu'on dépose
Sous un ciel inconnu
Sais-tu la hardiesse, mon âme, mon âme
Que vive jeunesse, comme eau vive clame ?
Ce qu'il faut de larmes pour un feu de joie
Ce qu'il faut de drames pour un cœur béat
Sais-tu le langage, mon ange, mon ange
Le secret partage, la monnaie d'échange ?
Ce qu'il faut de pluie pour que naisse un détroit
Ce qu'il faut de nuit pour qu'un rayon verdoie
Ce sont les jolies choses
Qu'on ne s'est jamais dites
Ce sont les ecchymoses
Que nous laisse la vie
Ce sont les paupières closes
Quand tu n'regardes plus
C'est le poème en prose
Sa fin et son début
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