Je suis de Castelsarrasin
Y a du tabac y a du raisin
Câest pas du Havane il sâen faut
Et le vin câest pas du Bordeaux
Mais les gens y sont accueillants
Et jâen connais de bien vaillants
Qui ne se payaient pas souvent
Le luxe dâavoir mal aux dents
Une seule fois en dix années
On est allé se promener
Durant quinze jours de beau temps
Sur les plages de lâocĂ©an
Avec les matâlas pneumatiques
La tente et les trucs Ă moustiques
La camionnette en pouvait plus
Mais on chantait comme des perdus
On plantait la toile nâimportâ oĂč
Dans les dunes de sable doux
On Ă©vitait les plages de riches
Quâon appâlait pas encorâ les beachâs
Dans les bois de pins résineux
On fâsait bien attention au feu
On allait pas au restaurant
On mangeait le pĂątĂ© dâ maman
Mon pâtit frĂšre Ă©tait bien mignon
Mais y piquait tous les brugnons
Au dessert pour sâ faire pardonner
Il chantait ââMes jeunes annĂ©esââ
Au lieu de nous chasser de lĂ
On nous offrait du ratafia
Pour remercier le proprio
Le soir je jouais du saxo
Je suis de Castelsarrasin
Et du patois je mâen souviens
Les paysans disaient le jeudi
âBooĂ» al mercat Ă Sarraziââ
Et lâĂ©tĂ© quand le soleil donne
Jâallais me baigner Ă Garonne
MĂ©mĂ© disait ââMoun Diou pitchouââ
âTĂ© bas nĂ©ga fas attentiou !ââ
Moi sur mon vélo fou de joie
Jâallais voir la petite Emma
Ses pâtits seins en bouton-pression
Qui me faisaient grosse impression
Ces ĂȘtres au cĆur si bien bĂąti
Qui mâont fait regarder la vie
Quâils tiraient Ă hue et Ă dia
Sâappellent Maurice et Claudia
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