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Paroles de la chanson «Le Départ» par Feu! Chatterton

J’arrive mĂȘme pas Ă  croire que tu pars vraiment.
Difficile dans ce cas de te dire au revoir.
Tu vas sacrĂ©ment m’ manquer.
C’est un effort et un luxe cette aventure qui se forme
devant toi comme un paysage approchant et presque
vierge mais avec son air de déjà-vu.
Comme un paysage approchant et presque vierge
mais avec son air de déjà-vu.
Tant de conquĂȘtes devant, tant de soi Ă  joyeusement ris-
quer, tant d’autres Ă  goĂ»ter. Et cette primeur si rare.

Quand tu seras gaiement perdu dedans ce paysage
et la vitesse, peut ĂȘtre Ă  un moment penseras-tu,
effleuré par une odeur, une couleur, une température,
ou une émotion semblable à celle de ce matin du départ,
dĂ©lestĂ© mais plein de promesses, peut-ĂȘtre penseras-tu,
empli d’une gaie mĂ©lancolie, Ă  ce poĂšme d’Éluard
qui fixe l'instant que tu es en train de connaĂźtre.
Juste avant que tout commence :

Prends garde c’est l’instant oĂč se rompent les digues
C’est l’instant Ă©chappĂ© aux processions du temps
OĂč l’on joue une aurore contre une naissance
Bats la campagne
Comme un Ă©clair
RĂ©pands tes mains
Sur un visage sans raison
Connais ce qui n’est pas à ton image
Doute de toi
Connais la terre de ton cƓur
Que germe le feu qui te brûle
Que fleurisse ton Ɠil
LumiĂšre.

Peut-ĂȘtre penseras-tu Ă  ce matin du dĂ©part
Délesté mais plein de promesses
Peut-ĂȘtre penseras-tu Ă  ce poĂšme d’Éluard
Qui fixe l’instant que tu es en train de connaütre
Juste avant que tout commence
Prends garde Ă  cet instant

OĂč l’on joue l’aurore contre la naissance
OĂč l’on joue l’aurore

L’annĂ©e est bonne la terre enfle
Le ciel déborde dans les champs
Sur l’herbe courbe comme un ventre
La rosée brûle de fleurir.

Ce soleil qui gémit dans mon passé
N’a pas franchi le seuil
De ma main de tes mains campagne
OĂč renaissaient toujours
L’herbe les fleurs des promenades
Les yeux toutes leurs heures
On s’est promis des paradis et des tempĂȘtes
Notre image a gardé nos songes

Ce soleil qui supporte la jeunesse ancienne
Ne vieillit pas il est intolérable
Il me masque l’azur profond comme un tombeau
Qu’il me faut inventer
Passionnément
Avec des mots

Qui jouent de l’aurore et de la naissance
Qui jouent de l’aurore et de la naissance

Qui jouent de l’aurore

De toute façon tu n’étais rien
Que l’ornement d’une laisse
Jolie perle
Au fond des océans.

 
Publié par 36714 4 4 6 le 2 février 2021 à 6h56.
L'oiseleur
Compositeurs : Feu! Chatterton
Auteurs : Paul Éluard
Albums : L'oiseleur

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