Pour tout bagage on a vingt ans,
On a lâexpĂ©rience des parents.
On se fout du tiers comme du quart,
On prend lâ bonheur toujours en râtard.
Quand on aime câest pour toute la vie,
Cette vie qui dure lâespace dâun cri,
Dâune permanente ou dâun blue-jean
Et pour le reste on imagine.
Pour tout bagage on a sa gueule
Quand elle est bath ça va tout seul,
Quand elle est moche on sâhabitue,
On sâ dit quâon est pas mal foutu.
On bat son destin comme les brĂȘmes,
On touche Ă tout, on dit : « je tâaime. »
Quâon soit dâ la Balance ou du Lion
On sâen balance, on est des lionsâŠ
Pour tout bagage on a vingt ans.
On a des réserves de printemps
Quâon jettârait comme des miettes de pain
Ă des oiseaux sur le chemin.
Quand on aime câest jusquâĂ la mort.
On meurt souvent et puis lâon sort,
On va griller une cigarette
Lâamour ça sâ prend et puis ça sâ jette.
Pour tout bagage on a sa gueule
Qui cause des fois quand on est seul
Câest câ quâon appelle la voix du dâdans
Ăa fait parfois un dâ ces boucansâŠ
Pas moyen de tourner lâ bouton
De cette radio, on est marron,
On passe Ă lâexamen dâ minuit
Et quand on pleure on dit quâon ritâŠ
Pour tout bagage on a vingt ans,
On a une rose au bout des dents
Qui vit lâespace dâun soupir
Et qui vous pique avant dâ mourir.
Quand on aime câest pour tout ou rien,
Câest jamais tout, câest jamais rien,
Ce rien qui fait sonner la vie
Comme un réveil au coin du lit.
Pour tout bagage on a sa gueule.
Devant la glace quand on est seul,
Quâon ait Ă©tĂ© chouette ou tordu
Avec les ans tout est foutu.
Alors on maquille le problĂšme
On sâ dit quâyâ a pas dâĂąge pour qui sâaime
Et en cherchant son cĆur dâenfant,
On dit quâon a toujours vingt ansâŠ
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