L'escalier craque d'autant plus quand il a bu
L'immeuble est de la derniÚre guerre, il a vécu
Son lit grince et sa table branle
Tout est de travers dans sa chambre
Mais c'est sa chambre et c'est sa vie.
C'est le roi du café tabac le roi du café des touristes
Tous les soirs, vous le verrez là à vingt heures quarante précises.
Sa table est toujours réservée tout contre la machine à disques
Tous les soirs jusqu'au dernier métro il attend puis il rentre
Avenue Secrétant.
Ses copains sont tous des tordus, des mal foutus
Ils ont la gueule patibulaire des chiens perdus
Pour l'amour, tous, ils se partagent
Une beauté qui a passé l'ùge
Mais c'est la leur et c'est leur vie.
C'est le roi du café tabac le roi du café des touristes
Tous les soirs, vous le verrez là à vingt heures quarante précises.
Il a l'air toujours réservé tels que les anciens ministres
Tous les soirs, jusqu'au dernier métro il attend, puis il rentre
Avenue Secrétant.
Chaque jour le voûte un peu plus, il perd la vue
Son cĆur s'essouffle et ses poumons n'en peuvent plus
Un soir sous une porte cochĂšre
Il tombera la tĂȘte en arriĂšre
Ce sera sa mort, c'Ă©tait sa vie.
C'est le roi du café tabac le roi du café des touristes
Tous les soirs, vous le verrez là à vingt heures quarante précises.
Sa place est déjà réservée au cimetiÚre des pierrots tristes
Tous les soirs, il est lĂ par n'importe quel temps
Il est lĂ , toujours seul, qui attend
Un soir, on le ramĂšnera les pieds devant dans sa chambre
Avenue Secrétant.
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