Respire. Inspire-moi
Juste un instant.
Juste un an ou cent.
J'pense au pire,
Transpire.
Toi, bats doucement,
Laisse-moi du temps.
Nous des coups du sort on en a connu cent
Et j'ai gardé dans la gorge le goût du sans.
Allez ne me dis pas que t'es déjà fatigué.
Je sais que tes passions, je ne peux pas les endiguer
Et que si tu bats trop fort, c'est pour mieux leur montrer
Que toi et moi ne connaissons qu'une façon d'exister.
C'est entretenir l'hémorragie quand on est hémophile,
Laisser la mort agir pour que les maux filent,
Que les maladies me fassent moins apatride
Et sentir des caillots de rage venir boucher ma carotide.
Pendant que tu perds ton temps à planter la tente dans la routine,
Ça trotte, il est déjà trente ans, je ne suis pas un âne mais tu m'as carotte des années.
Maintenant je veux que tu t'emballes, que tu t'en battes, ne plus vivre dans l'attente
Mais que tout se dilate sous mes talents de dilettante,
Bon sang! Et la dépression latente, bah parlons-en.
Avant d'être étendu par terre, je veux que pètent mes artères.
Consentant, qu'on s'entende plus, pensant tant
Que toutes les portes, toutes les entraves sautent de la cave à l'aorte. Prends ça!
Nous des coups du sort on en a connu cent
Et j'ai gardé dans la gorge le goût du sans.
T'as une cage d'où t'échapper, des tripes à m'arracher,
Notre guerre de trachée, ne vient pas tout gâcher.
Donne moi le rythme et la mesure, vas-y mon ami,
Palpite encore un coup, il nous reste des gueules auxquelles cracher.
T'entends que ça crépite en cette ère de doctrine?
Contre l'écho des bottes je t'offre un peu de feu dans la poitrine.
Tu veux m'exploser les côtes comme ceux qui prennent le monde pour un tatami?
Je me passe au tamis pour te trouver des pépites.
Et j'en ai découvert, des tas de sempiternelles
Des sans pitié qui t'épatent, des qui t'opèrent à cœur ouvert,
Que te soulèvent, dans les taules ou dans les hostos,
Des éternelles et des brèves.
Des qui ne veulent pas de greffe mais du rêve bordel.
Ô j'ai beau jouer les costauds, je sais comment ça finira,
Par un qui rira bien qui rira ou par un hara-kiri.
A force de foutre des piles de colère dans mon pace-maker
Car tout simplement, toute l'espèce m’écœure.
Je sais que les normes
Ça te rend intolérant
Et que si tu ne bats pas droit
C'est que tu n'aimes pas le rang.
Je ne sais que trop l'énorme
Vide inhérent
A un corps sédentaire comme celui-là
Et un esprit itinérant.
Nous des coups du sort on en a connu cent
Et j'ai gardé dans la gorge le goût du sans
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