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Paroles de la chanson «Lorsque Je M'abandonne» par Syrano

Lorsque je m’abandonne (Syrano)
La lumiÚre du couloir découpe encore la silhouette de ma porte
Et des rayons de lune projùtent sur le mur l’ombre d’une branche morte.
C’est comme la main moqueuse d’un spectre qui veut me voler mes bibelots
Et qui en s’accrochant dĂ©chire mes rideaux.
Un reflet bleu fait briller les serrures de l’armoire
Comme deux petits yeux argentés qui larmoient.
J’aperçois des fantîmes qui valsent et qui se cambrent,
Qui font des arabesques aux quatre coins de ma chambre.
C’est macabre comme ils chantent. Et ce silence assourdissant !
Ils veulent m’effrayer, les vilains aux longs tourments.
Et le noir grandissant crisse dans la nuit.
Les meubles en bois de tek ont dĂ©jĂ  sombrĂ© dans l’ennui.
Il ne reste que moi et un millier d’ñmes qui se targuent
De me hanter, de me faire peur. Elles me veillent et me narguent
Comme chaque soir. Elles fĂȘtent un mardi gras
Lorsque l’obscuritĂ© enveloppe mon maigre esprit dans ses draps.
Je me perds lorsque je m’abandonne
Mais quelle histoire viendra donc raisonner ce soir ?
Je m’oublie et plus rien ne m’étonne.
Mais quelle histoire me fera frissonner d’espoir ?
Je crois que la lumiĂšre du couloir s’est Ă©teinte.
Le sommeil va tenter sur mon corps une ultime Ă©treinte
Mais les tuyaux se lamentent et mon sommier craque.
Sous mon lit se terre un monstre et j’entends ses dents qui claquent.
Là, le moindre bruit s’amplifie, s’exagùre et bouscule.
C’est la petite mort qui soulage l’agonie du crĂ©puscule.
Il n’attendait que ça, l’instant prĂ©cis
OĂč tout s’éloigne, oĂč tout peut prendre vie.
OĂč des souvenirs mutilĂ©s s’animent et oĂč je baisse la garde.
L’instant oĂč ils viennent border ma mĂ©moire malade.
Je la sens monter en moi lorsque ma chair se vide.
Elle emplit mon crĂąne et germe sur la dĂ©pouille d’une idĂ©e livide.
Je la sens, l’infime et l’infini, l’enfer qui m’obsùde.
Elle m’observe. Ses charmes me fascinent et je cùde.
Je l’entends se rapprocher. Elle ne m’accorde ni repos, ni rĂ©pit.
Comme un cauchemar, elle me réveille en sursaut
 La Poésie.

 
Publié par 16728 4 4 6 le 30 avril 2019 à 14h23.
Le goût du sans
Chanteurs : Syrano

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