Prendre un stylo, apprendre Ă le manier.
Ouvrir un dico, ne jamais sâĂ©pargner
De découvrir un mot, de combler les charniers.
Le savoir est une arme ? Ils nous ont désarmé.
Tu diras que je suis pédant, que je viens tirer des larmes,
Que je suis incompĂ©tent, que lâart est juste un charme,
Que les clameurs de marbre ne peuvent rien face aux chars
Et quâun champ lexical est un champ dĂ©labrĂ© si on ne fait que sonner lâalarme.
Ouais, mais je passe mon temps dans les Ă©coles oĂč on parle mal.
Je fais la lutte des classes, oĂč on a enterrĂ© Karl Marx.
Pas de rĂ©vĂ©rence, de rĂ©fĂ©rence, et bien trop dâaccents.
Dans les canons, sur les chantiers, il faut de la barbaque.
Pas de diplĂŽme, pas dâaudace. Oublie le second degrĂ©.
Tâas du plomb dans la godasse, pas la tĂȘte, que de lâengrais.
Tu grandis comme on te dicte et jamais de ton plein gré.
Beaucoup dâĂ©crans, trĂšs peu dâennui, indiquent que le mal est entrĂ©,
Que le mal est ancrĂ©, pas comme lâencre des livres.
Tu te sens délivré. Tu remplis le livret mais si tu veux vibrer, on va te dénigrer.
Et le pire, câest que ça viendra de chez toi.
Faut que tu restes ici.
Câest souvent les plantes elles-mĂȘmes qui produisent le pesticide.
Alors respire, le constat est simple : nos cerveaux régressent.
Les petits ne savent plus lire et les anges sâengraissent.
Anti-muslim, antisémite, anti-homo
Dans mon putain de pays, lâintelligence devient un gros mot.
Il est des mots qui, comme une entaille, blessent plus profondément.
Des qui résonnent au fond des entrailles, comme un compliment.
Sale intello. Sale intello. Sale intello. Sale intello.
Quand tâas de la chance, tu rĂ©cupĂšres une encyclopĂ©die,
Tâentends quelques textes de rap, tâinitie Ă la poĂ©sie.
Un disque est un risque, la pisse pas de lâeau bĂ©nite.
Mieux vaut ĂȘtre un Ă©rudit chez les cyclopes que de ceux qui voient Ă demi.
Dâun pĂ©digrĂ©e pĂ©nible, nourri dâune paisible peine,
Tu saisis quâon ne peut excuser la famille Le Pen.
Nâaies pas honte dâaimer les chĂątiments ou les gymnopĂ©dies,
I am, la Rumeur, Assassin, KĂ©ry, Youssoupha et MĂ©dine.
On se demande souvent oĂč sont les penseurs,
Les grands esprits du temps, les philosophes, les sauveurs.
Je ne pense pas quâil y en ait moins, câest juste quâon ne les Ă©coute pas,
Quâon les Ă©touffe dans les mĂ©dias-poubelles, quâon est tous des censeurs. Yeah !
Nous sommes tous les responsables de nos propres Ă©troitesses.
On enfonce la tĂȘte dans le sable comme rĂ©ponse Ă la paresse.
La Culture est un effort. Câest pas quelques grammes vendus.
Lâouverture câest taper fort jusquâĂ voir nos crĂąnes fendus.
Ouais, câest mort sous la poussiĂšres, les Ćuvres de littĂ©rature
Mais, sans la langue de MoliĂšre, ton nom portera des ratures.
Yâa pas de leçon de morale, juste un appel Ă lâĂ©thique.
Sombrer dans le facile a quelque chose de pathétique.
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