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Paroles de la chanson «L'ours en Peluche» par Syrano

Je te regarde vivre et j’ai du mal à te reconnaütre.
Il me semble que tu viens de naĂźtre.
OĂč est passĂ©e la chipie cĂąline et sa malice,
Les joues roses et le menton taché de réglisse ?
OĂč est la gamine qui me serrait fort
Sans craindre qu’on la juge à tort ?
Tu n’as pu grandir et oublier
Que je veillais tes songes posé sur ton oreiller.
Tu as toujours ce visage d’ange quand tu dors,
Un nez en trompette et des boucles d’or,
Une princesse dandinant prĂšs de la dĂźnette
Lovée quelque part sous des airs de midinettes.
Qui sont les princes qui t’ont enlevĂ©
Pour qui tu te fais belle et qui achevé
Notre complicité ? Tu sais je suis fier de toi
MĂȘme si je rends mon insignifiance Ă  la poussiĂšre.
Tu es devenue aussi belle que je suis inerte
Mais j’ai peur que tu te perdes.
Tu as laissĂ© l’adulte Ă©touffer l’enfant
Et dans son lit prendre place lentement,
Oubliant le simple bonheur naĂŻf des madeleines
Et la chaleur des bas de laine.
Tu as arrachĂ© mon cƓur de mousse
Et brisé la frimousse de la poupée de porcelaine.

Du fond d’une malle,
Je vois qu’ils te font du mal.
Tu as rangé nos fables et ne ris plus de mes histoires.
Oublies tu ton enfance ?
Tu ne pleures plus sur moi ton innocence
Et moi j’ai peur.
Du fond d’une malle,
Je vois qu’ils te font du mal.
Tu as rangé nos fables et ne ris plus de mes histoires.
Oublies tu ton enfance ?
Tu ne pleures plus sur moi ton innocence
Et moi j’ai peur du noir.

Parfois tu me rends visite
Par nostalgie et je vois que tu hésites
A me sortir de lĂ  en voyant mon bras
Que tu avais recousu d’un geste maladroit.
Tu te souviens les gros chagrins, les Ă©clats de rire
Dans les parfums de chocolat chaud.
Les doigts qui brûlaient aprÚs la morsure du froid
Que tu venais réchauffer sur mon ventre gras.
Pourquoi tu m’as abandonnĂ© ?
Je sais que quelque chose a changé.
Je ne suis qu’un ours en peluche et je peux pas parler
Mais je sais quoi dire quand je te vois pleurer.
Je sais que tu n’as pas oubliĂ©
Et que tu gardes prĂ©cieusement les instants oĂč l’on riait
Mais que tu fuis pour mieux te préserver.
Tu sais, j’étais lĂ  le soir oĂč il est entrĂ©
Dans ta chambre et a Ă©teint la lumiĂšre
A jamais sur ton cƓur d’écoliĂšre.
Quand il t’a dit que c’était normal,
Qu’il t’aimait trop mais pas assez pour Ă©viter sa colĂšre.
J’étais lĂ  quand t’avais mal.
J’étais lĂ  mĂȘme impuissant.
Et quand il est parti, j’ai vu qu’il avait tout pris.
Mais je t’en prie ne vieillis pas en grandissant.

Du fond d’une malle,
Je vois qu’ils te font du mal.
Tu as rangé nos fables et ne ris plus de mes histoires.
Oublies tu ton enfance ?
Tu ne pleures plus sur moi ton innocence
Et moi j’ai peur.
Du fond d’une malle,
Je vois qu’ils te font du mal.
Tu as rangé nos fables et ne ris plus de mes histoires.
Oublies tu ton enfance ?
Tu ne pleures plus sur moi ton innocence
Et moi j’ai peur du noir.

 
Publié par 16728 4 4 6 le 30 avril 2019 à 6h47.
Le goût du sans
Chanteurs : Syrano

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