Ils veulent des papiers mon ami, ben
On va leur envoyer des origamis peints,
Plein de petits avions et de bateaux de carton. (fois 2)
N'oublies pas : supplies pas
Car tout se plie, les lois aussi. (fois 2)
Si je ne change pas c'est que mes yeux sont gorgés de différence,
Que dans mon corps coule un peu d'orient mêlé de France.
C'est que de ma planète j'ai vu le monde et ses couleurs,
En ai goûté les saveurs, en ai perçu les senteurs.
Que j'ai partagé des bancs avec des blacks, des blancs, des beurs,
Et c'est pas SOS Racisme qui a métissé nos valeurs. C'est le partage,
La force des choses et des carnages,
Les brassages de force, de Lutèce et de Carthage,
L’écartèlement des cartes et des globes écarquillés,
Des bavardages au sujet des peuples éparpillés,
Des bombardements de villages, des exodes et des pillages,
Des squelettes de continents sucés de la moelle au cartilage.
Et demain au petit dèj un gros incontinent
Lira tranquillement la bourse comme un hommage.
Il pliera le journal et jettera les feuilles gaspillées
Comme il gaspillera un peu plus d'air à respirer !
Alors pourquoi on ne brûlerait pas tous nos passeports
Pour leur envoyer encore un peu plus de chaleur,
Des cartes postales signées « On t'embrasse fort! »
Venues des mille coins du monde, des pôles ou des équateurs.
Laissons débouler des squatteurs avec des mains pleines de vide
Pour leur apprendre que la vie ça ne se lit qu'entre les rides.
Des épaules ou du cœur pour resserrer les coudes.
Des pieds pour voyager et des têtes pour en découdre.
Il reste des portes à frapper, bien des noms à écorcher,
Des frontières à traverser et des papiers pour se torcher.
Ils veulent des papiers mon ami, ben
On va leur envoyer des origamis peints,
Plein de petits avions et des bateaux de carton. (fois 2)
N'oublies pas : Ne supplies pas
Car tout se plie, les lois aussi. (fois 2)
Je prie pas mais brûle des bouts d'encens,
Des appels à l'espoir de moins en moins dansant.
Je veux comprendre pourquoi on se préfère tous en sang
Et pourquoi c'est trop compliqué pour qu'on pousse ensemble,
Seuls les puissants semblent s'aimer.
A moins qu'ils passent aussi leur temps a semer
Des mines personnelles dans les champs de l'individualité
Se collant de l'amour a la peau comme un pansement
L'humanisme finira par nous interpeller
Quand la grandeur aura balayé les camps,
et libéré les cœurs de leur fils barbelés
Cessons leurs sanglots, cessons de les sangler,
On s'enrichit a échanger,
La liberté, c'est d'accepter que dans les idées tout se transplante:
Le langage, la culture, la tradition, l'art...
C'est nos papiers que tu veux ?
Nos identités ?
Bah prends les !
Nous, nous ne sommes pas nos papiers !
Ils veulent des papiers mon ami, ben
On va leur envoyer des origamis peints,
Plein de petits avions et des bateaux de carton. (fois 2)
N'oublies pas : Ne supplies pas
Car tout se plie, les lois aussi. (fois 2)
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