MĂȘme si un d' ces jours au Neuhof je redeviens MC de MJC
Critiquant la société, ma terre, mon pays nourricier parc' que
Excédé de n' trouver ni travail, ni métier à cause
D'un pigment dans mon Ă©piderme que j'aurais soit disant en excĂšs
MĂȘme si c'est vrai qu' c'est Ă©trange de se sentir Ă©tranger chez soi
Sentir brĂ»ler sur soi le, le froid d' l'indiffĂ©rence ou dâ la haine, au choix
Que, que toutes les ruelles en ville redeviennent des chemins de croix, du genre :
«Monsieur : vos papiers ! Monsieur, vous désirez quoi ?»
Je sais quand mĂȘme que dans la chambre de l'appart' de ma tour
Jâ continuerai Ă invoquer l'Amour
Jusqu'Ă c' que son rĂšgne vienne
Que la vie d' chacun soit aussi importante que la mienne
MĂȘme si c'la m'essouffle, mĂȘme si c'la ne dure qu'une seconde, ma vie
J' la donnârais pour pouvoir vivâ cette seconde
Caresser au moins de l'Ćil cette seconde
Entr'apercevoir les ailes de cette seconde
Je pourrais bien brouiller les pistes
Changer cent mille fois de visage
Rayer mon nom de toutes les listes
Et m'effacer du paysage
MĂȘme si un d' ces jours Ă Paris, je suis couronnĂ© meilleur MC
Egotripant sur mon flow, mon fric, ma clique
Parcâ que dorĂ© d' platine par le grand public
Ă cause d'un tube et de l'estime illusoire que c'la procure,
MĂȘme si s' prĂ©tendent amis des gens que, que j' ne connais pas
Que j' devienne Ubu, qu'il y ait une cour autour de moi
Qu'on m'agresse d'amour Ă chaque fois qu'on me croise dans la rue
Que j' rougisse mĂȘme Noir, Ă chaque regard se sentir nu
Je sais quand mĂȘme que dans mon rĂŽle de roi sans trĂŽne
L'Amour restera mon Royaume, et mĂȘme si
MĂȘme si on m' piĂ©destale et mĂȘme si on m' piĂ©tine
J' refusârai qu' la haine devienne ma routine, mĂȘme si
MĂȘme si c'la m'essouffle, mĂȘme si c'la ne dure qu'une seconde, ma vie
J' la donnârais pour pouvoir vivâ cette seconde
Caresser au moins de l'Ćil cette seconde
Entr'apercevoir les ailes de cette seconde
Je pourrais bien brouiller les pistes
Changer cent mille fois de visage
Rayer mon nom de toutes les listes
Et m'effacer du paysage
MĂȘme si un d' ces jours sous terre je suis croquĂ© par les vers
M' demandant si absent on m'aime comme Jacques Brel
Parce que com......bien plus que moi sont bien portants
Et causent entre comptables du CD qui s' vend
MĂȘme si c'est vrai qu' mon avis compte peu maintenant
J' me fais une raison parc' que, parc' qu'yâ comptait pas du tout avant
Alors on, on honorâra ma mĂ©moire en chantant mes chansons
Ăa m' fait sourire, j'Ă©crivais ces raps pour, pour leur propre oraison
Je sais quand mĂȘme bien Ă©videmment plus que jamais
L'Amour, la seule lumiĂšre qui ne s'Ă©teint jamais
Si j' devais remonter sur scĂšne un jour
J'y chanterais «Hier encore» comme heu ...
MĂȘme si c'la m'essouffle, mĂȘme si c'la ne dure qu'une seconde, ma vie
J' la donnârais pour pouvoir vivre cette seconde
Caresser au moins de l'Ćil cette seconde
Entr'apercevoir les ailes de cette seconde
Je pourrais bien brouiller les pistes
Changer cent mille fois de visage
Rayer mon nom de toutes les listes
Et m'effacer du paysage
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