Quand on se promĂšne au bord de la Seine
Parmi les peintres et les poĂštes
Presque chaque fois on a devant soi
Un livre dâimages quâon feuillette
Un vagabond qui dort sous le soleil
Avec prĂšs de lui lâĂ©ternelle bouteille
Des arbres noircis qui sortent des pierres
Et des murs blanchis tout couverts de lierres
Les quais de Paris noyés de lumiÚres
Sont le paradis des cĆurs solitaires
Parfois une rengaine, mine de rien sâamĂšne
Avec son manteau de poussiĂšre
Sans faire de discours elle parle dâamour
Comme seule une chanson peut le faire
L'air un peu godiche, elle chante son refrain
Puis, sur une pĂ©niche, elle sâen va plus loin
Plus prĂšs du vin rouge que de lâeau bĂ©nite
Elle a une odeur de beefsteak pommes frites
Elle nous ensorcelle mais quand elle nous quitte
Il y a derriĂšre elle quelques marguerites
Et puis on se traĂźne au bord de la Seine
Lorsque les lumiĂšres sâallument
Lorsque les maisons, lorsque tous les ponts
Peu Ă peu sâhabillent de brume
Un peu tristement on rentre chez soi
En se redisant qu'on y reviendra
On reviendra voir prĂšs de la tour Eiffel
Ce soleil du soir qui met le feu au ciel
On reviendra voir prĂšs de la tour Eiffel
Ce soleil du soir qui rend la vie belle
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