La belle qui couchait avec le roi de Prusse,
Avec le roi de Prusse,
A qui l'on a tondu le crâne rasibus,
Le crâne rasibus,
Son penchant prononcé pour les "ich liebe dich",
Pour les "ich liebe dich",
Lui valut de porter quelques cheveux postiches,
Quelques cheveux postiches.
Les braves sans-culottes et les bonnets phrygiens,
Et les bonnets phrygiens,
Ont livré sa crinière à un tondeur de chiens,
A un tondeur de chiens.
J'aurais dû prendre un peu parti pour sa toison,
Parti pour sa toison,
J'aurais dû dire un mot pour sauver son chignon,
Pour sauver son chignon,
Mais je n'ai pas bougé du fond de ma torpeur,
Du fond de ma torpeur.
Les coupeurs de cheveux en quatre m'ont fait peur,
En quatre m'ont fait peur.
Quand, pire qu'une brosse, elle eut été tondue,
Elle eut été tondue,
J'ai dit : "C'est malheureux, ces accroche-cœur perdus,
Ces accroche-cœur perdus."
Et, ramassant l'un d'eux qui traînait dans l'ornière,
Qui traînait dans l'ornière,
Je l'ai, comme une fleur, mis à ma boutonnière,
Mis à ma boutonnière.
En me voyant partir arborant mon toupet,
Arborant mon toupet,
Tous ces coupeurs de nattes m'ont pris pour un suspect,
M'ont pris pour un suspect.
Comme de la patrie je ne mérite guère,
Je ne mérite guère,
J'ai pas la croix d'honneur, j'ai pas la croix de guerre,
J'ai pas la croix de guerre,
Et je n'en souffre pas avec trop de rigueur,
Avec trop de rigueur.
J'ai ma rosette à moi : c'est un accroche-cœur,
C'est un accroche-cœur.
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