Les Ophélies de quatorze ans
Qui ne sont pas encore jolies
Ont des cheveux couleur de pluie
Et des amours couleur de vent
Les Ophélies de quatorze ans
S’ennuient sur les bancs de l’école
Elles se bousculent et font les folles
En attendant d’avoir vingt ans
Les Ophélies de dix huit ans
Se cachent derrière leurs cheveux
Pour qu’on voie l’éclat de leurs yeux
De coup de vent
Les Ophélies de dix huit ans
Vivent au rythme de leurs conquêtes
De coup de tête en coup de tête
De coup de dent en coup de dent
File, file
Au fil de l’eau
Ophélie
A fleur de cœur
A fleur de peau
Ophélie
Les Ophélies n’ont plus vingt ans
Et perdent un peu leur sourire
De souvenir en souvenir
Quand elles parlent d’un autre temps
Les Ophélies n’ont plus vingt ans
Quand elles se voient soudain vieillies
Dans la glace aux reflets ternis
En peignant leurs cheveux d’argent