Sur un air de mandoline
Qui m'arrivait tout droit de la Chine
Sur un air de violon
Qui venait du bout du Japon
J'ai ôté mon pyjama
Pris un bain de pieds
Et cherché des rimes
Je me suis dit au fond
Comme il faisait bon
Sous mon édredon
Sur les dents du piano
Je comptais les sauts
Que faisait la puce
Elle montait bien plus haut
Que ma nuit à San Francisco
J'ai ouvert les volets
Le ciel de l'été
Etait bleu de Prusse
Plutôt que de s'ennuyer
Il vaut mieux s'amuser
De ses propres astuces
Et le feu clignotait
J'ai vu le laitier
Qui faisait sa ronde
Tandis que dans l'évier
Sur l'eau naviguait
Une boucle blonde
La lame du rasoir
Etait un miroir
J'y voyais le monde
Quand je me suis aperçu
Qu'un café bouillu
C'est un café foutu
A bas tous les chasseurs
Tous des assassins
Des tueurs de grives
Vive les palmes aux pieds
Le tarot et la pompe à vélo
L'horloge du voisin
Sonnait le tocsin
D'un cœur en dérive
Mais tandis qu'un avion
Vole Un bateau s'en va
Et un train arrive
Déjà dans tous les bars
Le coup de pinard
Déliait les langues
L'ouvrier dans sa grue
Profitait de son point de vue
Sur les périphériques
Tous les frénétiques
Attachaient leurs sangles
Il vaut mieux cent travailleurs
Qu'un seul qui fait rien
Qui boit et qui tangue.
Un goût de "Reviens-y"
C'est pas loin d'ici
Au cinquième étage
Les pigeons de balcon
Ont tous les yeux
Oranges et ronds
A tous les "trompe l'air"
Manquant de repaires
Je lance un message
Les hélices du génie
Font des remous qui
Vous noient dans leur sillage