Tu pénètres tous ces corps sans visage, sans éclat
Apprivoisant la mort la serrant contre toi
Plus tu l'affoles, plus tu la sens
Plus tu trouves drôle d'être vivant
L'amour à mort te semble beau
L'amour a tort toi le bourreau
De ces victimes qui te supplient
D'aller plus loin, d'ôter la vie
Tu séduis tes fragiles dans de beaux draps de soie
Et là de crime en crime elles ont envie de toi
Pourtant dans le passé, oui, t'en as vu partir
Des amis, des aînés, ne jamais revenir
Emporté par les vagues d'un désir éphémère
Tuant ces heures fades brûlant d'un coup les airs
Qu'importe si tu te sens seul, pourvu que le plaisir
Passe violemment le seuil et vienne sur toi mourir
Mais quand la nuit s'étire et qu'elle t'a tout donné
Quand dans un long soupir l'aube enfin apparaît
Ce ne sont ni les regrets ni l'angoisse ni l'effroi
Mais l'envie qui te glace de le refaire une fois
Rien qu'une fois c'est promis, tu le jures à ta vie
Et si elle te pardonne tu lui diras merci
Parce qu'au fond tu l'aimes bien, elle te manquerait je crois
Et si d'aventure elle te lâche la main
Sois-en sûr petit homme que tu la pleureras.