Premier extrait du premier album, sortie début 2014.
Barre-toi ! Casse toi j't'ai dit, qu'est-ce qu'il te faut de plus, t'en as pas vu assez ?! Et arrête de m'regarder comme ça, t'as rien écouté, t'as rien compris ? Comment j'dois t'le dire pour que ça imprime ? Écoute pauvre conne, j'suis pas quelqu'un de bien, j'suis pas une belle personne. J'suis une sale bête, une bouteille de gaz dans une cheminée et j'vais finir par te sauter au visage si tu t'approches trop comme ça, t'es avec les autres. Mais tu sais pas de quoi tu parles, j'ai essayé ça sert à rien. On change pas, on change jamais. Et quand bien même de toute façon ici y a pas de deuxième chance, on efface pas les ardoises. Me dis pas que t'es pas au courant ? T'as pas vu, c'est imprimé partout ; dans les journaux, sur les écrans, dans le regard des gens. C'est même écrit en grand sur les immeubles, la nuit, quand les gens bien comme toi sont endormis. C'est marqué en rouge ; Tu nais comme ça, tu vis comme ça, tu canes comme ça. Seul à poil face à ton reflet, avec ton dégoût de toi-même, ta culpabilité et ton désespoir comme seul témoin. Non crois-moi, tu veux vraiment pas que j'aille plus loin parce-qu'au mieux ça t'empêchera de dormir et au pire ça te donnera en vie de me cracher à la gueule. Alors avant que j'me transforme encore une fois, pars en courant. Fuis-moi comme le choléra.
Non j'ai braqué personne, planqué personne, butté personne. Mais j'suis un voyou c'est comme ça qu'on dit tout simplement. J'ai fait des choses que j'regrette suffisamment, suffisamment pour y penser tout le temps. J'pourrais te donner un million de bonnes raisons pour qu'on m'attrape, qu'on m'casse les genoux et qu'on me cloue au pilori. Et si un jour on vient me chercher j'résisterai pas, j'sortirai les mains sur la tête sans faire d'ennuis. Mais avant que ça arrive j'voudrais que tu saches que j'ai compris que j'passe mes nuits entre cacheton et insomnie. Et que j'vais me battre pour reconstruire un apprenti et repenti et tant pis si ça m'prend toute une vie.
Pardon ? Que j'parle un peu moins fort ? Ah on vous dérange en fait, merde. Et bah si on te dérange tu te casses ou sinon tu fermes ta gueule tu regardes ton assiette et tu nous fous la paix 5 minutes le temps que j'termine. Tu peux faire ça ? Qu'est-ce qu'il y a ? Ça te gêne qu'on te coince comme ça devant tout le monde ? Bah ouais c'est chiant j'comprends mon gars, mais dis-toi que t'as de la chance toi, toi t'es né bien comme il faut, t'es solide, t'es cohérent, tu mets personne mal à l'aise dans les restaurants. Tu dors bien sur tes deux oreilles, t'es un bon petit français, t'es beau, t'es bien. T'es comme un magazine de déco, comme une maison d'témoin. Ça t'arrive pas ces choses-là, hein ? Tu vois absolument pas de quoi j'parle. Eh bah ouvre pas trop la porte de ton placard alors, tu pourrais être surpris. Ça va te faire tout drôle le soir où les choses que tu pensais avoir enfouies.. Faut savoir qu'en fait, elles étaient là juste là planquées sous le tapis. Elles sortent une main puis te plantent une seringue dans le pied avant de disparaître. Et alors là, ça te prend à la gorge, comme des odeurs d’ammoniaques. Ça te colle des sueurs froides, t'as les dents qui claquent. Mais non j'me calme pas ! J'me calme pas, il sait pas ce que c'est lui, il sait pas ce que c'est qu'd'être un crevard, d'être mal foutu, d'être une crasse, un pantin. D'être le terrain où le bien et le mal s'affrontent.
Non j'ai braqué personne, planqué personne, butté personne. Mais j'suis un voyou c'est comme ça qu'on dit tout simplement. J'ai fait des choses que j'regrette suffisamment, suffisamment pour y penser tout le temps. J'pourrais te donner un million de bonnes raisons pour qu'on m'attrape, qu'on m'casse les genoux et qu'on me cloue au pilori. Et si un jour on vient me chercher j'résisterai pas, j'sortirai les mains sur la tête sans faire d'ennuis. Mais avant que ça arrive j'voudrais que tu saches que j'ai compris que j'passe mes nuits entre cacheton et insomnie. Et que j'vais me battre pour reconstruire un apprenti et repenti et tant pis si ça m'prend toute une vie.
Comment tu peux penser que tu tiens à moi si moi-même j'y tiens pas ? Pourquoi tu dis que tu m'aimes alors que moi-même j'me déteste ? Pourquoi t'es là, pourquoi tu restes ? Comment est-ce que tu peux penser que tu tiens à moi si moi-même j'y tiens pas ? Pourquoi tu dis que tu m'aimes alors que moi-même j'me déteste ? Pourquoi t'es là, pourquoi tu restes ?
Non pas ce soir, pas ce soir laisse-moi s'il te plait. Non j'veux pas y aller, j'veux pas rentrer, j'veux pas dormir. Et surtout, non, j'veux pas parler. Ce soir j'veux juste hurler, j'ai besoin d'ouvrir les vannes, tu comprends ? De tout lâcher comme un puceau qui ment, de hurler mes mots pesants avec ma voix d'adolescent qui a jamais mué. De hurler ma peur d'abandon, ma recherche phonétique d'attention, mon besoin de reconnaissance en permanence comme un chien, des caresses. Mes tentatives désespérées d'me faire passer pour un mec que j'suis pas, et que j'serai probablement jamais ! De hurler mon absence de courage, ma cruauté, ma politesse maladive, mon optimisme débile, mon zèle dangereux, mes réflexions à la con. Mes excès de colère, ma culpabilité bidon, ma sexualité en vrac et mes fantasmes tordus. De hurler ma peur panique des autres, ma mesquinerie sournoise, mes regrets, mes erreurs, mes névroses, mes obsessions, mes méta-obsessions. Ma phobie de la douleur, de la perte, du suicide, de la dépression.
Non j'ai braqué personne, planqué personne, butté personne. Mais j'suis un voyou c'est comme ça qu'on dit tout simplement. J'ai fait des choses que j'regrette suffisamment, suffisamment pour y penser tout le temps. J'pourrais te donner un million de bonnes raisons pour qu'on m'attrape, qu'on m'casse les genoux et qu'on me cloue au pilori. Et si un jour on vient me chercher j'résisterai pas, j'sortirai les mains sur la tête sans faire d'ennuis. Mais avant que ça arrive j'voudrais que tu saches que j'ai compris que j'passe mes nuits entre cacheton et insomnie. Et que j'vais me battre pour reconstruire un apprenti et repenti et tant pis si ça m'prend toute une vie.
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